Disturbia
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 BG LuxFeris Abrastraza

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LuxFeris Abrastraza

LuxFeris Abrastraza


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MessageSujet: BG LuxFeris Abrastraza   BG LuxFeris Abrastraza Icon_minitimeLun 16 Mai - 12:15


" L'enfance sait ce qu'elle veut. Elle veut sortir de l'enfance. "
" Il y a toujours dans notre enfance, un moment où la porte s'ouvre et laisse entrer l'avenir."

Ainsi avait parlé un vieux philosophe Latin. Que dire à cela si ce n'est que la véracité de ses propos se ressent en chaque mot ? Mon passé me l'a montré bien malgré moi...

La vie à la ferme était difficile et très éprouvante. Les pieds dans la boue, le corps endolori par les tâches harassantes que me donnait mon père à faire et une âme si jeune déjà lasse d'exister : voilà le quotidien d'un enfant de six ans. Les rires et les jeux n'étaient qu'une indicible utopie pour moi, je devais aider à faire vivre ma famille, d'autant plus qu'elle allait bientôt s’agrandir. Ma mère, une femme austère d'une rudesse glaciale et très autoritaire, portait en elle celle qui allait faire basculer ma vie et mettre en marche les rouages de mon destin...

Cette nuit hivernale était sombre et glaciale, le blizzard soufflait et sifflait, portant dans ses dérives des flots de neige compacte et dense. Les flammes crépitaient sporadiquement dans le foyer presque éteint de la cheminée alors que je dormais paisiblement, exténué par la journée de travail que j'avais accompli. Un cri de douleur se fit entendre, ce qui m'éveilla dans un profond sursaut, le cœur battant. Puis un autre... Un autre suivit encore pour laisser place à des pleurs. Je me suis levé et me suis dirigé avec discrétion et précaution vers la couche de mes parents. J'ai entrebâillé l'épais rideau de lin crasseux et ai regardé d'un œil ce qui c'était passé : elle se tenait là, toute fluette, gesticulant de ses petites mains et ses pieds si minuscules. Elle s'était déjà endormie et souriait dans son sommeil. J'étais émerveillé par ce que la nature pouvait m'apporter ce jour : une petite sœur que mes parents nommèrent Elizia...

Deux ans ont passé et mes parents s'en sortaient de moins en moins : nous n'avions plus qu'un repas dans la journée, celui du soir qui s'apparentait à une soupe de légumes et un morceau de pain. Ils passaient leur temps à se disputer et à se demander comment s'en sortir. Un matin, très tôt, un homme a frappé à la porte de la masure délabrée qui nous servait de logis. Lorsque mon père l'a fait entrer, il a prononcé ces mots que jamais je n'oublierai : " Je viens chercher la petite. Comme prévu je vous en donne 300 pièces d'or". Ces paroles raisonnent encore aux tréfonds de mon âme ; je me souviens de leur froideur comme si c'était hier. La haine est alors montée en moi, j'ai couru me saisir de l'épée qui siégeait sur la cheminée et me suis mis devant ma sœur, pointant les autres du bout de la lame effilée. Mon père a lui aussi sorti la sienne et m'a dit qu'il ne me laisserait pas m'en sortir impunément. Je n'ai pas laissé ce dernier finir de proférer ses menaces et ses injures, aveuglé par l'incompréhension, subjugué par la rage, j'ai fait une estocade et l'ai embroché sèchement. L'inconnu sortit alors sa dague, tenta de m'approcher et de me porter atteinte mais en vain : je lui ai tranché la main qui était porteuse de l'arme et l'ai embroché à son tour, droit dans les viscères. Pendant ce temps, mon père s'était effondré sur le sol dans un son mat, baigné dans son sang et agonisant, respirant avec difficulté dans un râle incessant et profond, et ma mère quant à elle, s'était approchée de ma sœur dans un mouvement vif. Elle n'était plus qu'à quelques centimètres d'Elizia lorsque d'instinct, j'ai lancé mon arme. L'épée a fini sa course dans le plexus de ma mère, l'empalant sur le placard miteux qui se trouvait derrière elle. Je me suis alors penché sur mon père qui m'appelait avec peine, j'ai approché mon oreille pour l'écouter : " Pardonne nous" m'a t'il dit. J'ai serré les dents, une larme de haine perlant sur ma joue et l'ai fixé dans les yeux. A mon tour je lui ai répondu " Brûlez en enfer" dans un semi-chuchotement, grimaçant sous la haine qu'il me faisait éprouver pour lui... pour eux. Je me suis alors saisi d'une arme et ai emporté ma sœur loin de cette ferme. Les troupes impériales allaient bientôt se lancer à ma recherche pour ces crimes et j'en étais conscient. A contre cœur, j'ai laissé ma sœur bien aimée aux portes de la forteresse Excalion : je ne pouvais lui faire porter le fardeau qui était le mien et vivre caché, en parfaite autarcie, de vols et de larcins.

Les années se sont écoulées mais pas un seul jour je ne suis venu l'observer, parfois du haut des murailles, parfois caché dans la cour, parfois même assis au pied de sa couche à l'observer dans son sommeil. Elle était radieuse, souriante et semblait heureuse. Le danger était grand mais l'enjeu était de taille, deux minutes avec elle me redonnaient l'espoir dont j'avais besoin pour la journée à venir qui s'annonçait aussi rude que celle qui venait de s'achever. La milice accentuait ses patrouilles et ses battues, me traquant sans répit aucun.
La faim me tiraillait en ce matin brumeux alors que je m'éveillais difficilement après une de ces nombreuses nuits froides et sans rêves. Je me suis alors lancé dans la verte campagne à la recherche de baies ou de racines comestibles. L'hiver était rude et ne laissait pas de chance à la nature de s'épanouir et d'offrir aux Hommes ses splendeurs et ses vertus. Je me suis donc mis en mouvement vers le village le plus proche, espérant y trouver de quoi me sustenter par le biais d'un ou plusieurs vols habiles. Le village était à quelques mètres en contrebas, les cheminées crachant leur épaisse fumée au travers de la pâle lueur de l'aube hivernale. Inspirant profondément je m'élançais d'un pas décidé, le ventre grognant pour manifester la faim qui le tenait.
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BG LuxFeris Abrastraza
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